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Le livre bleu de la psychanalyse
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28 avril 2012

A propos de l'hallucination du doigt coupé

divers juin 2011 036La deuxième occurrence de cette association contradictoire entre la Verwerfung et la Verdrangung, le rejet et le refoulement,  qui  se trouve  p. 237, prépare en quelque sorte l’interprétation de l’hallucination de l’Homme aux loups qui a fait couler beaucoup d’encre depuis, celle de l’hallucination du doigt coupé.  

 Donc Freud a évoqué pour la première fois cette question du rejet de la castration page 232 de son texte (dans le gardiner) et je le reprends terme à terme :

« Il rejeta le nouveau –dans notre cas pour des motifs d’angoisse de castration – et s’en tint à l’ancien. Il se décida pour l’intestin contre le vagin pour des motifs analogues et de la même manière dont il prit plus tard parti contre Dieu pour le père. La nouvelle explication fut écartée, l’ancienne théorie maintenue… Non que la nouvelle connaissance, soit restée sans effet ; tout au contraire elle développa une efficacité extrêmement forte, en devenant le motif qui agit pour conserver le processus entier du rêve dans le refoulement… Ce fut naturellement une contradiction, qu’à partir de là, l’angoisse de castration put exister à côté de l’indentification avec la femme, par la moyen de l’intestin, mais seulement une contradiction logique, ce qui ne veut pas dire grand-chose. L’ensemble du processus est bien plutôt maintenant caractéristique de la manière dont travaille l’inconscient. un refoulement [ Verdrangung] est autre chose qu’un rejet [ Verwerfung] »

 

Donc c’est bien l’ensemble du processus à la fois le rejet et le refoulement qui sont deux mécanismes qui rendant compte du mode de fonctionnement de l’inconscient.

 La deuxième occurrence de cette Verwerfung, de ce rejet de la castration, qui est là encore accompagnée de sa proposition contradictoire, la reconnaissance de cette même castration se trouve page 237 :

 

1 – Le rejet

 

« Nous connaissons à présent la position initiale de notre patient à l’égard du problème de la castration. Il la rejeta ( Verwarf) et s’en tint au point de vue du rapport par l’anus. Quand j’ai dit qu’il la rejeta, la signification la plus proche de l’expression est qu’il ne voulut rien savoir d’elle, au sens du refoulement. De la sorte aucun jugement ne fut, à proprement parler,  porté sur son existence, mais ce fut comme si elle n’existait pas.

 Ce terme d’existence est important. Il faudra retrouver ce qu’est pour Freud le jugement d’existence par rapport à ce qu’il appelle le jugement d’attribution dans son grand texte logique qui a pour titre « La dénégation »

 

2- La reconnaissance

 

« Cependant cette attitude (donc ce rejet) ne peut pas être restée définitive, même pas en ce qui concerne les années de sa névrose d’enfance. Il existe de bonnes preuves qu’il avait reconnu par la suite la castration comme un fait… il avait d’abord résisté, puis il avait cédé, mais une réaction n’avait pas supprimé l’autre. 

 

3 – Les conséquences de ces deux positions contradictoires

 

       a- La subsistance de deux courants opposés à partir de cette reconnaissance :  « A la fin subsistait côte à côte deux courants opposés, dont l’un abhorrait la castration et l’autre était prêt à l’accepter et à se consoler avec la féminité comme substitut.

b-    Existence d’un troisième courant : « »le troisième le plus profond et le plus ancien, celui qui avait simplement rejeté la castration, et dans lequel il n’était pas encore question de jugement sur la réalité de celle-ci, ce courant était encore certainement réactivable. J’ai rapporté ailleurs une hallucination de ce même patient à cinq ans. Je n’ai qu’à ajouter ici qu’un bref commentaire … ».

 

On s’aperçoit donc que ce long résumé de la page 237 qui n’est que la reprise ce qu’il a déjà établi entre le rejet et la reconnaissance de la castration de la page 232 n’est là que pour introduire cette réactivation de ce troisième courant avec l’hallucination du doigt coupé.

tableau forclusion refoulement

Les trois courants que Freud décrit sont représentés par les rectangles jaunes. Il faut noter que sans la seconde branche de la reconnaissance de la castration, le rejet de la castration spécifie le mécanisme de la psychose et l’hallucination du doigt coupé en donne la clé : selon la formule de Lacan « ce qui n’a pas été symbolisé réapparait dans le réel ».

  Il nous faut maintenant retravailler cette hallucination dite du doigt coupé. Elle se trouve dans le texte « Sur la fausse reconnaissance (déjà raconté) pendant le travail psychanalytique ».

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  • Ce blog, écrit par Liliane Fainsilber et David Berton, sera avant tout une invitation à la découverte de la psychanalyse. Le contenu de ce site est identifié auprès de la Bibliothèque nationale de France sous le numéro ISSN 2272-54
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