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Le livre bleu de la psychanalyse
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6 décembre 2019

Note sur le Réel comme la rencontre de la structure de l'analyste

 

 

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Dans un des premiers textes où Lacan évoque les trois registres qu'il a spécifié du Symbolique, de l'Imaginaire et du réel, texte qui date de 1953, nous avons la surprise de constater qu'il définit le réel dans ce contexte, par la rencontre de ce qu'il appelle «  la structure de l'analyste ». Or je ne vois pas trop comment la définir si ce n'est qu'il ne peut s'agir que de la structure de la névrose de l'analyste. Mais est-ce si étonnant ? Dans un séminaire plus tardif celui de l'Angoisse, Lacan avait longuement commenté le compte-rendu d'une analyse effectuée par Lucie Tower. Elle y racontait comment, dans cette analyse, elle avait remis en jeu sa propre situation œdipienne, par rapport à ses objets parentaux et donc toute la structure de sa névrose.  Elle avait réussi, en prenant conscience de ce fait, à s'en dégager et en dégager surtout son analysant. Or c'est à ce propos que Lacan y souligne l'émergence de ce qu'il a appelé « désir du psychanalyste ».

 Voici donc ce passage du texte « Symbolique, imaginaire et réel » :

 DR LIEBSCRUTZ–(C'est Serge Leclaire) « Vous nous avez parlé du symbolique de l’imaginaire. Mais il y avait le réel, dont vous n’avez pas parlé.

 DR LACAN–J’en ai tout de même parlé quelque peu. Le réel est ou la totalité, ou l’instant évanoui...Dans l’expérience analytique pour le sujet, c’est toujours le heurt à quelque chose, par exemple: le silence de l’analyste.

J’aurais dû dire que, tout de même, il se produit quelque chose que j’ai ajouté seulement à la fin. Il se produit tout de même, à travers ce dialogue, quelque chose qui est tout à fait frappant, sur lequel je n’ai pas pu insister, c’est-à-dire, c’est un des faits de l’expérience analytique qui vaudrait, à soi tout seul, beaucoup plus qu’une communication. On doit poser la question sous cet angle: comment se fait-il...? (je prends un exemple tout à fait concret), qu’à la fin de l’analyse des rêves... (je ne sais pas si j’ai dit ou non qu’il sont composés comme un langage... effectivement, dans l’analyse, ils servent de langage. Et un rêve en milieu ou en fin de l’analyse c’est une partie du dialogue avec l’analyste...). Eh bien, comment se fait-il que ces rêves (et bien d’autres choses encore: la façon dont le sujet constitue ses symboles...) portent quelque chose qui est la marque absolument saisissante de la réalité de l’analyste, à savoir: de la personne de l’analyste telle qu’elle est constituée dans son être? Comment se fait-il qu’à travers cette expérience imaginaire et symbolique on aboutisse à quelque chose qui, dans sa dernière phase, est une connaissance limitée, mais frappante, de la structure de l’analyste? C’est quelque chose qui à soi tout seul pose un problème que je n’ai pas pu aborder ce soir. »

 

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  • Ce blog, écrit par Liliane Fainsilber et David Berton, sera avant tout une invitation à la découverte de la psychanalyse. Le contenu de ce site est identifié auprès de la Bibliothèque nationale de France sous le numéro ISSN 2272-54
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